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Le spectacle
L’Italienne à Alger
Opéra de Gioacchino Rossini et livret d’Angelo Anelli
Mise en scène : Serguei Safanov
![](https://i0.wp.com/www.compagnie-in-sense.fr/wp-content/uploads/2021/06/calligraphy_brushes_17.png?resize=1080%2C149)
![italienne2](https://i0.wp.com/www.compagnie-in-sense.fr/wp-content/uploads/2021/06/calligraphy_73.png?resize=600%2C564)
L’Opéra
de Quartier
Une forme légère
Un « petit » opéra pour 10 chanteurs et 3 musiciens. Nous proposons une forme légère et mobile où le déroulement dramaturgique d’origine est respecté. Quelques airs ou duos sont coupés et les parties d’orchestre et de chœur sont réduites.
En outre, tous les récitatifs qui sont à l’origine chantés en italien sont ici parlés en français, le tout d’une durée d’une heure et vingt minutes.
Une forme populaire : L’opéra pour tous !
Une mise en scène dynamique et festive, pour rendre cet opéra accessible à toutes sortes de lieux et de publics. La mise en scène s’inspire de la comedia dell’arte : très chorégraphiée et illustrée… Le jeu des comédiens privilégie la bonne compréhension du déroulement de l’histoire.
Une partition réduite et fidèle
Rossini soutient les chants virtuoses par un orchestre brillant et très rythmé. La réduction originale, réalisée pour la Compagnie par Laurence Huc pour un trio – violon, violoncelle et piano – une formation très polyvalente qui nous a permis d’en tirer une couleur originale tout en respectant le caractère rossinien : virtuosité, aisance et spontanéité.
Un coup d’oeil
Un extrait du spectacle
![italienne4](https://i0.wp.com/www.compagnie-in-sense.fr/wp-content/uploads/2021/06/italienne4.jpg?resize=1080%2C722)
Distribution
Mise en scène – Sergueï Safonov
Direction musicale – Marc Bizzini
Costumes – Thierry Grapotte
Réduction d’orchestre – Laurence Huc
Adaptation et traduction – Marc Bizzini et Sergueï Safonov
Personnages
Isabella, dame italienne – Marie Blanc
Mustafà, Bey d’Alger – Julien Joguet
Lindoro, jeune italien, esclave favori de Mustafà – Eric Laigle / Matthieu Cabanès
Taddeo, banquier, compagnon d’Isabella – Philippe Scagni
Elvira, femme de Mustafà – Jenny Navarro
Zulma, confidente d’Elvira – Alba Isus
Haly, général, second de Mustafà – Hyalmar Mittrotti
Chœur, Eunuques du sérail, Esclaves italiens, Marins
Benjamin Chabert, Sylvain Mollé, Jérôme Castel
Orchestre
Piano – Marc Bizzini
Violon – Hélène Frissung / Ludovic Passavant
Violoncelle – Bohdana Horecka / Lionel Allemand
Présentation et contexte historique
En 1566, la mort de Soliman le Magnifique marque l’apogée de l’Empire ottoman parvenu à sa plus vaste extension territoriale. Aux dix sultans autoritaires qui ont forgé les premiers siècles de son histoire prestigieuse succèdent des dirigeants oisifs, plus préoccupés par les querelles et les délices qui animent leur sérail que par la lourde gestion de provinces parfois fort éloignées. Vu d’Europe, le déclin du splendide Empire englué dans la corruption apparaît comme une revanche tardive sur l’échec des dernières croisades. Au Siècle des Lumières, le Turc fait moins peur. En témoigne, sur la lancée des traductions des contes des Mille et une nuits, la vogue croissante des « turqueries »: pièces de théâtre, livrets d’opéras mais aussi mode vestimentaire, goût décoratif et, à portée de presque tous, succès du café. Dans la turquerie se conjuguent les charmes capiteux de l’exotisme et les épices de la satire, que l’on renverse volontiers, comme Montesquieu dans les Lettres persanes. Au théâtre, charme et satire conviennent à merveille au genre comique, en plein essor face à la tragédie héroïque, et permettent d’inventer de nouvelles intrigues. Les fastes incontournables de la turquerie stimulent l’imagination des scénographes et des chorégraphes. Enfin, les compositeurs en profitent pour élargir leur palette expressive. Au sein de l’orchestre occidental, les percussions, si caractéristiques de la musique turque, se diversifient et forment bientôt un véritable pupitre, là où le tambour n’apparaissait qu’épisodiquement avant Gluck, Grétry ou Mozart.
Pour un jeune génie de 21 ans au sommet de son art comme Gioachino Rossini, un livret reposant sur une intrigue «turque” est une aubaine, comme pour un directeur de théâtre au bord de la faillite. C’est le cas, au printemps 1813, du Teatro San Benedetto de Venise. Après le semi-échec de sa Pietra del paragone, Rossini s’engage à écrire rapidement L’Italiana in Algeri. Sur deux actes d’Angelo Anelli que Luigi Mosca avait déjà composés pour la Scala de Milan en 1808, il réalise en une vingtaine de jours une partition entièrement originale – fait rare et notable chez un musicien aussi prolixe qu’habile à recycler ses meilleures inventions. C’est signe qu’à son dixième ouvrage lyrique, le dramma giocoso (que l’on peut traduire par grande comédie) est devenu le domaine de prédilection de Rossini. Avec une partition continue et une large palette de personnages, il y déploie son tempérament dramatique plus librement que dans un petit opéra bouffe. Le musicien ne s’en prive pas, multipliant les ensembles les plus échevelés. Par ailleurs, ce genre présente des situations contemporaines plus touchantes que celles du pompeux opera seria. Statut social de la femme et patriotisme sont deux ingrédients que Rossini aimera à combiner jusqu’à sa dernière oeuvre, Guillaume Tell. Séduisante et volcanique, Isabella n’apparaît-elle pas comme la véritable maîtresse d’un harem masculin, où les voix de ses partenaires soupirants se détachent sur un chœurd’eunuques ?
Le 22 mai 1813, la création de L’Italiana in Algeri remporte un succès triomphal à Venise, puis dans toute l’Italie. Stendhal expliquera cet engouement par la « folie organisée et complète » que seule la musique de théâtre, sous la plume géniale de Rossini, peut atteindre, et qui est le gage du divertissement le plus pur.
![di gioacchino rossini](https://i0.wp.com/www.compagnie-in-sense.fr/wp-content/uploads/2021/06/di-gioacchino-rossini.png?resize=1000%2C1203)
![italienne6](https://i0.wp.com/www.compagnie-in-sense.fr/wp-content/uploads/2021/06/italienne6.jpg?resize=1080%2C1615)
Synopsis
Le Bey Mustafà fait régner la désolation dans son sérail algérois, où la répudiation de sa favorite Elvira semble imminente. Irrité par la passivité d’Elvira, il a décidé de changer d’épouse. Haly, le capitaine des corsaires, est chargé de l’en débarrasser, en faveur d’un prisonnier italien, et de lui procurer au plus vite une demoiselle de la Péninsule, au tempérament plus excitant. Paraît le prisonnier Lindoro, qui se languit de sa patrie où il est fiancé. Sa condition d’esclave ne lui permet guère de refuser l’offre du Bey.
Sur un rivage proche d’Alger, Haly supervise le pillage d’un navire échoué. Parmi les naufragés promis à l’esclavage se distingue une séduisante Italienne : c’est la fiancée de Lindoro, Isabella, qui s’est audacieusement embarquée à la recherche de son amant, entraînant à sa suite Taddeo, un soupirant malheureux. Résolue d’user de ses charmes pour se tirer d’affaire, elle accueille de bon gré la perspective d’être enfermée au sérail et fait passer Taddeo pour son oncle, afin de s’en assurer la complicité.
Dans le palais en ébullition, la répudiation d’Elvira s’organise, Lindoro acceptant de s’en charger en échange de sa libération, et Mustafà attend avec impatience l’Italienne qui devrait pimenter sa vie amoureuse.
Dès son arrivée, l’intrépide Isabella soumet Mustafà à ses charmes. Mais lorsque Elvira et Lindoro viennent faire leurs adieux, elle réalise qu’aussitôt retrouvé, son amoureux va disparaître. Sans révéler ses sentiments, elle refuse avec éclat de prendre la place d’une épouse légitime et exige en compensation Lindoro comme esclave. Mustafà et sa cour restent stupéfaits de tant d’audace. Le cruel Mustafà ne songe désormais qu’à séduire Isabella, ce qui déconcerte son entourage. Lors d’un court tête-à-tête, les amants italiens dissipent le malentendu suscité par leurs retrouvailles et décident de préparer leur fuite en bernant à la fois le Bey et Taddeo. Pour amadouer Isabella, Mustafà honore l’oncle Taddeo du grade prestigieux de « Grand Kaïmakan ». Menacé du pal, Taddeo est bien obligé d’accepter. Dans ses appartements, Isabella se prépare à son premier rendez-vous galant avec le Bey. L’ardent Mustafà voudrait demeurer seul avec la belle mais son projet est si bien contrecarré par les Italiens qu’il en perd presque la tête.
Eperdu de désir, il se prêtera désormais à la machination des deux amants. Isabella ne lui accordera ses faveurs qu’à l’issue d’une cérémonie où il sera sacré « Pappataci ». Présenté comme un titre glorieux décerné aux Italiens galants, le terme signifie irrévérencieusement « bouffe et ferme-la ». A la grande joie des complices, Mustafà s’engage solennellement à respecter toutes les lois de cet ordre. Au cours du festin, le vin, les serments burlesques et les déguisements le neutralisent avec toute sa cour, et les Italiens s’échappent sans encombre. Dégoûté des Italiennes, Mustafà revient avec soulagement à la fidèle Elvira.
La rencontre des cultures
Deux cultures se jaugent, se confrontent, se chamaillent puis se séparent. Cela donne lieu à toutes les curiosités et clichés avec leur lot de préjugés, de peurs, et d’ incompréhensions. Mais au delà, c’est plus une confrontation entre différentes personnalités, quelle que soit leur origine, qui se dégage, mettant en avant les faiblesses des hommes, universellement partagées. Isabella et Mustafà si éloignés dans leur culture se rejoignent pourtant dans leur soif de domination.
La guerre des sexes
A travers la rencontre de deux mondes, l’un traditionnel l’autre moderne, deux hédonistes se disputent le droit de jouir en toute liberté. Deux sexes s’affrontent ici. Et, bien sûr, le plus fort n’est pas celui qu’on croit…
Ici, c’est la femme qui contraint les hommes à se plier à sa volonté. Elle aimera, oui! mais celui qu’elle aura choisi! Les autres? Basta! Pas de doute, chez Rossini c’est la femme toujours qui triomphe!
![italienne5](https://i0.wp.com/www.compagnie-in-sense.fr/wp-content/uploads/2021/06/italienne5.jpg?resize=1080%2C1615)
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