Le spectacle

Fables

Mises en musique par Isabelle Aboulker
Mise en scène Léna Rondé
Co-production avec l’Opéra de Massy

 

A propos

Suite à la création d’Antoinette la Poule Savante, qui réunissait les Cinq contes musicaux d’Isabelle Aboulker et à l’adaptation d’un des Contes du chat perché de Marcel Aymé, nous avions à coeur de collaborer une troisième fois avec cette compositrice que nous affection-nons particulièrement.
En effet, nous avons rencontré un grand succès avec ces deux créations en proposant aux en-fants des opéras écrits pour eux, sur une musique de qualité et des textes d’auteurs choisis dans notre patrimoine littéraire.

C’est Isabelle, cette fois, qui a souhaité nous confier un des ouvrages dont elle est la plus fière : Les Fables de la Fontaine Nous connaissions déjà cette partition pour en avoir interprété certaines mélodies en récital et l’idée de la mettre pour la première fois en scène nous a enthousiasmé. Nous avons fait appel à la talentueuse metteuse en scène Léna Rondé pour son univers créa-tif et baroque, doté d’un imaginaire riche et dynamique.
Nous fêterons en 2021 le quadricentenaire de la naissance de Jean de la Fontaine, et ce spec-tacle lyrique sera une belle occasion de célébrer l’anniversaire du plus grand de nos fabu-listes. 

Distribution

Compositrice Isabelle Aboulker
Metteur en scène Léna Rondé
Mezzo-soprano Marie Blanc
Baryton Philippe Scagni
Pianiste Ernestine Bluteau
Violoncelliste Marina Nguyen The
Clarinettiste Maïté Atasay

Les Fables interprétées

  • Le loup et le chien
  • Le pot de terre et le pot de fer
  • La cigale et la fourmi
  • Le renard et la cigogne
  • Le corbeau et le renard
  • Le rat des villes et le rat des champs
  • Le loup et l’agneau
  • Le lièvre et la tortue
  • La laitière et le pot au lait
  • La grenouille qui veut se faire aussi grosse que le boeuf
  • Le chêne et le roseau
  • Le cerf se voyant dans l’eau
  • Le lion devenu vieux
  • La tortue et les deux canards 

Un coup d’oeil

Un extrait du spectacle

Un mot de la compositrice

Témoignant déjà de ma passion pour l’oeuvre du grand fabuliste, Jean de La Fontaine Parmi nous (en 1977) a été mon premier ouvrage lyrique composé pour jeune public grâce à une commande des jeunesses musicales de France. Le second ouvrage sur ce thème, La Fontaine et le corbeau- fabl’ opéra (en 2001) était une commande du conservatoire d’Alfortville et avait pour vocation de réunir sur un même ou-vrage choeurs d’enfants et choeurs d’adultes. Par la suite j’ai souvent répondu à la demande des élèves (en tant que professeur au CNSM de Paris auprès des jeunes chanteurs ) en quête d’une mélodie contemporaine. Livret idéal pour une forme opératique, les Fables étaient une source d’inspiration très à-propos pour ces mélodies. En choisissant d’adapter sous forme « d’opéras miniatures » des fables de Jean de la Fontaine dont l’interprétation serait confiée à des chanteurs lyriques, j’ai souhaité sensibiliser un jeune public à la puissance évocatrice et à la modernité de cette oeuvre du XVIIè siècle, géniale et intemporelle. Troisième collaboration avec la Compagnie In-Sense, ce spectacle lyrique est destiné au jeune public (et plus largement au tout public) à partir de seize Fables de La Fontaine (dont quatre inédites et originales). C’est pour moi l’occasion de retrouver deux artistes remarquables, Marie Blanc et Philippe Scagni donc j’apprécie en outre le talent, la voix, et l’exigence. 

Isabelle Aboulker 

Note d’intention

« Vous êtes en un âge où l’amusement et les jeux sont permis aux Princes ; mais en même temps vous devez donner quelques-unes de vos pensées à des réflexions sérieuses. Tout cela se rencontre dans les fables ».

Dans son adresse à Monseigneur le Dauphin, La Fontaine déclare clairement son intention d’éclairer par la poésie et le rire le monde qui nous entoure. Ses fables sont des miroirs de notre humanité, dans lesquelles l’enfant mais aussi l’adulte peuvent observer des « vérités qui servent de leçons ». Pour cela, il crée ces textes ciselés, et a recours à une langue vive, ryth-mée, théâtrale, qui se prête si bien à la déclamation qu’elle n’a pas manqué d’inspirer plus d’un compositeur. Ce spectacle repose sur la version musicale des Fables qu’en propose Isabelle Aboulker. Chacune d’elle contient un univers qui lui est propre, un petit monde riche d’enseignement et peuplé de créatures hautes en couleur. La musique d’Isabelle fait de chaque fable une sorte d’opéra miniature, saisissant d’intensité.

Pour servir ce matériau littéraire et musical, j’ai eu l’idée de créer sur scène une sorte de grand cabinet de curiosités, dans lequel les instrumentistes seront intégrés et que les deux chanteurs viendront animer. Ce cabinet rassemblera les objets les plus divers, qui serviront de porte d’entrée dans chacune des fables. Ce pourra être une mappemonde et un avion mi-niature pour « La Tortue et les deux Canards », un miroir pour « Le Cerf se mirant dans l’eau », un bonsaï un peu magique sous cloche de verre pour « Le Chêne et le Roseau, un udu pour « Le Pot de terre et le Pot de fer »… Un jeu de tiroirs, de trappes à l’intérieur des meubles, pourra permettre de révéler des objets nouveaux au fur et à mesure, tel qu’une forêt sonore de cigales nichées dans différents recoins du décor, ou une mini-ville en pop up pour y pro-mener « Le Rat des villes ou le Rat des champs ». On poussera la proposition pour y faire ap-paraître de véritables dioramas qui permettront de mettre en scène certains protagonistes des Fables (par exemple la mare habitée par la célèbre « Grenouille qui veut se faire aussi grosse que le boeuf »).

Cette proposition scénique permettra aussi d’évoquer de manière ludique l’époque baroque (époque d’écriture du texte) où les cabinets de curiosité, aussi appelés chambres des mer-veilles faisaient fureur partout en Europe et avaient pour fonction de faire connaître le monde. Ces collections miraculeuses donnèrent peu à peu naissance aux premiers musées d’histoire naturelle. Un parallèle peut ainsi être tenté entre l’oeuvre de la Fontaine, qui se donne pour mission d’instruire sur la nature humaine tout en amusant son auditoire, et ces collections naturalistes, sources de connaissance et d’émerveillement.

Au milieu de cet assemblage d’objets baroques et hétéroclites, sources de rêverie qu’ils ma-nipuleront habilement, les interprètes joueront donc le rôle du fabuliste et emmèneront pe-tits et grands dans la (re)découverte de ces textes riches en surprises et rebondissements. Ils prêteront leur voix aux différents personnages, passant avec mobilité de l’un à l’autre et leur donnant vie, mais sans aller jusqu’à l’incarnation, restant ainsi à la place du conteur, ou du poète.