« Le public ne s’y trompe pas, qui ne laisse pas cinq minutes se passer sans rire. »

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« L’Italienne à Alger », opéra bouffe bien connu de Rossini, est actuellement au théâtre Mouffetard dans une adaptation qui se donne pour ambition de familiariser le grand public avec ce genre. Les moyens utilisés pour arriver à cette fin ont été multiples : réécriture de la partie musicale pour un trio (piano, violon, violoncelle), récitatifs parlés en français au lieu d’être chantés en italien, rapprochement de la partie théâtrale avec le style de la Commedia dell’ Arte.

Il en sort un spectacle très rythmé, dans lequel il ne se passe pas une seule seconde sans mouvement, mime, geste ou déplacement. La signature musicale est bien là, qui rend le côté brillant de Rossini. Les talents musicaux de la femme légitime du Bey et de celle qu’il convoite sont d’une évidence indiscutable, l’une par son aptitude à rendre toutes les émotions, l’autre par la puissance de sa voix. Le Bey, de son côté, joue une colère exemplaire, qui inventorie tous les sentiments qui se succèdent en cette circonstance (même si chez lui le chanteur l’emporte sur le comédien de sorte que certaines attitudes ne paraissent pas spontanées).

Le comique est de tous les instants, que ce soit grâce au texte (« chez nous, ce sont les femmes qui forment les maris », propos de l’italienne à la femme du Bey) ou aux situations (la cérémonie du « Papatachi », qui évoque le « Grand Mamamouchi » de Molière). Le public ne s’y trompe pas, qui ne laisse pas cinq minutes se passer sans rire.

Les lumières et le décor participent à la construction de cette ambiance légère. Résultat : on a les sentiment d’avoir (presque) tout compris et on ne voit pas le temps passer.